FILS, tel père, tel fils – critique

La conclusion du triptyque du théâtre et la deuxième adaptation cinématographique après PÈRE, FILS signifieront beaucoup moins d’esprits. Un drame familial psychologique efficace, mais abordé de manière assez classique et attendue.

Nicolas (Zen McGrath)17 ans, n’a pas été à l’école depuis un mois. Un adolescent malheureux qui s’enfonce dans l’incertitude d’une vie qu’il n’est pas prêt à affronter. Sa mère (Laura Dern), dépassé par les événements, accepte qu’il se rende chez son père Pierre (Hugh Jackman), remarié et père d’un nouveau-né. Impliqué émotionnellement, Peter met tout en œuvre pour sortir Nicholas de l’obscurité, pour essayer de mieux comprendre les problèmes de son fils afin de les surmonter ensemble.

Efficace à certains moments, FILS cependant, est décevant, loin de l’originalité présentée Père. De nombreuses similitudes convergent entre les deux adaptations. Rupture familiale, conflit générationnel, incompréhension vécue par certains. Ouais, FILS aurait pu être aussi bon que son prédécesseur. La différence est que l’histoire est moins originale, que ce soit en termes d’action, de perception du public et de pouvoir d’interprétation.

Cela vient du script Père une notion assez floue entre le réel et l’imaginaire (en rappel du caractère Anthony Hopkins souffrait de démence.), laissant au spectateur de nombreuses lectures et appréciations de personnages possibles, de leur comportement à leurs manières d’adaptation aux situations. Une suggestion qui a fait mouche car elle laissait entrevoir un dessein lumineux qui pourrait très vite sombrer dans un territoire ténébreux pour ne pas inclure la mort et la déchéance du personnage d’une certaine manière. Comme le personnage, nous ne percevions plus le vrai du faux.

FILS Avec son histoire plus linéaire, il met l’accent sur les difficultés rencontrées par un adolescent en crise avec des parents déconcertés par la situation. Malheureusement, on se retrouve vite dans les grosses chaînes, prévisibles et moins pleureuses que d’habitude. Le sort de Nicolas n’est pas une surprise. Une histoire plus classique et un duo moins efficace qu’il ne pourrait l’être Olivia Colman tu ne le fais pas Anthony Hopkinsperformance Hugh Jackman n’est pas à la hauteur. Un acteur qui n’a pas l’habitude d’un rôle dramatique et qui ne transmet pas les émotions nécessaires pour impliquer pleinement le spectateur dans cette tragédie. Certaines situations qui semblaient intéressantes en termes de sentiments et d’émotions expirent rapidement. Tout est prévisible, rien de surprenant.

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Un duo père-fils moins mobile qui retombe parfois dans le pathos alors que Peter tente de comprendre et d’écouter les tourments de son fils aîné. La magie n’opère pas et laisse place à de rares scènes faussement pleurantes. Laura Dern fait bien dans le rôle d’une mère émotionnellement emportée par la descente de son fils aux enfers, ses expressions en disent long sur la douleur intérieure.

force Florian Zeller cependant, réside dans la construction d’ornements où évoluent ses personnages. Un péché Père, on navigue entre les espaces clos d’appartements, de bureaux, donnant ainsi au dialogue une profondeur et une matière des plus impressionnantes. Les personnages principaux sont situés de part et d’autre de la pièce, symbolisant le décalage, l’incompréhension qui se réalise dans cet espace et les dialogues difficiles.

Construction et reconstruction.

FILS met en lumière les difficultés d’une famille brisée qui tente tant bien que mal de se reconstruire. Difficulté en quatre niveaux : difficulté père, mère, fils et nouveau partenaire. Père, Peter, qui jongle entre son métier exigeant, son fils et sa nouvelle vie de famille. Mère Kate, complètement impuissante face à la détérioration de sa relation avec son fils.

Le garçon, Nicholas, un adolescent lié par la solitude comme un vieil ami qui ne bénéficie pas de l’écoute et de la compréhension nécessaires pour combattre ses démons, ce qui le pousse à commettre des actes déplorables. Une nouvelle compagne, Beth, qui, de l’extérieur, doit faire face à cette situation tout en étant spectatrice. Un personnage intéressant qui jongle entre l’amour qu’il porte à Peter, la protection qu’il crée dans son propre environnement et le soutien qu’il apporte à Nicholas, sans forcément trouver une place qui lui corresponde. Beth est un dommage collatéral à un noyau fort mais fragile.

Le père sème, le fils récolte.

On comprend vite les circonstances qui ont conduit à la dépression de Nicholas. Mais maladroitement, Florian Zeller, à travers nostalgie et vidéos d’archives, nous montre que les moments heureux d’une famille aimante ne sont que de vagues souvenirs, où la douce odeur du bonheur envahit encore le cocon familial. Des souvenirs qui hantent Peter et Kate. Pas forcément une possibilité scénaristique nécessaire, là où l’interprétation pure du spectateur aurait suffi à elle seule.

La condescendance de confronter Peter à son père puis de faire un parallèle avec son propre fils est assez grossière dans la réalisation, mais permet de comprendre un des mots du film : nous sommes le fruit de notre éducation, que cela nous plaise ou non. pas. , nous répétons inconsciemment les erreurs de nos prédécesseurs.

L’inconvénient du succès est qu’il ajoute de la pression à chaque réalisation. Florian Zeller n’a pas réussi le coup de maître qu’il a fait avec son film précédent. Lorsque c’est le cas, FILS est toujours une belle œuvre cinématographique émouvante et sincère.

Amaury DUMONTET

• Nom d’origine: Fils
• Réalisation: Florian Zeller
• Manuscrit: Florian Zeller, Christopher Hampton
• Acteurs principaux: Hugh Jackman, Laura Dern, Vanessa Kirby, Zen McGrath
• Date de publication : 1 mars 2023
• Durée: 2h03min

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